Ce parcours artistique et champêtre de 2 km, vous invite à la découverte de la campagne environnante sous le pinceau inspiré et la palette colorée du peintre Jean Dufy ; de champs de blé en clochers.
Jean DUFY (1888-1964) : le sentier inattendu
Né au Havre en mars 1888, au sein d’une famille modeste, Jean est le septième d’une famille de onze enfants, et le frère cadet de Raoul Dufy. Bien qu’encouragé par ce dernier, c’est à l’occasion d’une exposition au Havre, en 1906, que la découverte de l’œuvre Fenêtre ouverte à Collioure de Henri Matisse scelle sa vocation. Mais à tout juste vingt ans, le service militaire n’attend pas et Jean Dufy est enrôlé. A son retour, en 1912, il trouve refuge à Montmartre, quartier prisé des artistes tels que Picasso, Derain, Braque, Apollinaire ou encore Marquet… « Ma vocation a trouvé là de précieux encouragements ››, confia-t-il alors. En 1914, à l’issue de sa première exposition personnelle chez Berthe Weill, le jeune soldat est mobilisé. La guerre ne l’empêche pas de poursuivre son art, et notamment de collaborer avec la Maison Haviland de Limoges, porcelaine mondialement connue et pour laquelle Jean Dufy créera de nombreux décors. En 1925, lors de l’Exposition des Arts décoratifs de Paris, il obtiendra pour Haviland la Médaille d’Or. La guerre terminée, l’artiste retrouve la Butte. Fin 1922, c’est à Montmartre qu’il épouse Lily (Ismérie Coutut), la fille du confiseur de Preuilly-sur-Claise. Le couple partage son temps entre Paris et la province : la Normandie, le Midi, le Limousin et le Sud Touraine. Dès lors, les expositions se multiplient aussi bien aux USA dès 1928 qu’en Europe, et bien sûr en France. En 1937, à l’occasion de l’Exposition Internationale, la Compagnie Parisienne de Distribution d’Électricité commande à Raoul Dufy le décor monumental pour le Palais de la Lumière et de l’Électricité, édifié par Robert Mallet-Stevens sur le Champ-de-Mars à Paris. Jean collabore à la réalisation de cet ambitieux projet – La Fée Électricité demeure, aujourd’hui encore, la plus grande peinture au monde – qui signe le point d’orgue de leur complicité artistique.
La Seconde Guerre mondiale se profile et, en 1939, le couple s’installe dans une location à Preuilly. Dix années plus tard, Jean et Ismérie investissent dans une maison à Boussay, au lieu-dit La Boissière, ultime refuge : « je ne pouvais rien trouver de mieux pour travailler au calme ››. L’artiste en profite et multiplie les expositions. Attaché au Sud Touraine, et malgré de très nombreux voyages dans toute l’Europe, il demeure fidèle à la capitale des Lumières, vivier d’inspiration inépuisable pour son œuvre. Apaisé par une << vie champêtre et tranquille ››, c’est au sein de ce hameau idyllique et préservé que Jean Dufy s’éteint le 12 mai 1964, quelque mois à peine après le décès d’Ismérie. Aujourd’hui, ils reposent ensemble au cimetière de Boussay.